Bon feeling avec le recruteur, jusqu’ici tout va bien. D’un seul coup tout dérape lorsque ce même recruteur, que l’on pensait acquis à notre cause, nous lance fièrement : « ahora, podemos hablar en español ? ».
« Joder, pourquoi j’ai écrit ‘espagnol courant’ sur mon CV alors que j’ai été que 2 semaines en vacances à Barcelone. Je regarde même plus la Liga à la TV avec tous ces changements de diffuseurs… ». Pourquoi est-ce qu’il vous interroge sur une langue étrangère pour un poste en français ?
Cela peut paraitre vicieux, il voulait peut-être simplement s’amuser ou vous piéger. Bon, en réalité, il a probablement une raison bien plus rationnelle.
Pourquoi une telle pratique ?
L’intérêt n’est effectivement pas flagrant. Mais le recruteur a ses raisons. On peut imaginer que l’un des interlocuteurs de l’entreprise est étranger, qu’un essor international est envisagé etc. Oubliez donc la théorie du complot, le poste pour lequel vous postulez peut en avoir tôt ou tard l’utilité.
Puis, vous l’avez bien cherché… Pourquoi inscrire cette mention « espagnol courant » ? Vous tendez une perche. Maintenant, vous devez réagir. En général, on constate 3 réactions :
- celui ou celle qui enchaine naturellement, de manière fluide
- celui ou celle qui se bloque, ou qui tente de marmonner quelques choses
- celui ou celle qui répond, mais en français
C’est un moyen assez simple de s’assurer de l’honnêteté de quelqu’un…
Comment ne pas se retrouver totalement désarçonné face à ce type de test linguistique ?
- Être honnête
Mentir sur son CV, on ne pourra que vous le déconseiller. C’est contre-productif. Même sur votre niveau de ping-pong, ne mentez pas. De plus en plus de sociétés sont équipées… (on croise les doigts pour Noël).
Il est courant de voir 5 ou 6 lignes de langues sur un CV. Pourtant, mise à part Nelson, c’est assez rare de rencontrer de réels polyglottes.
N’indiquez donc que les langues que vous maîtrisez vraiment (que ce soit à l’oral ou à l’écrit).
- Être lucide
Attention également au niveau des langues pratiquées : pas de survalorisation, ou de sous-valorisation. Il est étonnant de voir à quel point l’évaluation du niveau de langue des candidats est rarement exacte. Pour juger de votre niveau de langue, n’hésitez pas à questionner un natif ou votre ancien prof’ de langue.
Avoir fréquenté une jolie anglaise, avoir séjourné 3 jours en auberge de jeunesse ou avoir ramasser les pommes en Australie ne fait pas de vous des bilingues. Malheureusement. Le CV doit refléter la réalité, car il est hyper déceptif pour un recruteur de se rendre compte d’un décalage entre le CV et vos réelles aptitudes.
- S’adapter
Il y a peu de chances pour qu’une simple expérience à l’étranger fasse de vous un parfait bilingue. Par contre, ce qui est intéressant c’est que vous ayez pu observer, voire vous adapter aux coutumes locales. Au-delà du niveau de langue intrinsèque, c’est peut-être là-dessus qu’il faudra axer votre discours.
- Être « détendu »
En général, ces échanges dans une autre langue sont moins exigeants. Il s’agira par exemple de raconter une anecdote, de raconter votre expérience du pays, ou d’échanger de manière simple avec le recruteur. L’idée est principalement de voir si vous êtes à l’aise.
Pas de stress à avoir donc. Notamment si vous n’avez pas mentionné « bilingue », le recruteur ne s’attendra pas à ce que vous le soyez. Après tout, si le recruteur vous a contacté pour un entretien, c’est certainement parce que votre profil semble correspondre au poste. Reste à voir maintenant si l’entreprise vous correspond.